Avant qu'elle ne fût rattachée à la commune de Mareuil par une ordonnance royale de Charles X en 1826, la commune de Caubert (Calbertum en 1100) était une seigneurie distincte de celle de Mareuil, et jouissait de droits assez étendus.
Cette seigneurie consistait en 210 journaux de terres labourables, 4 journaux de bois et 60 livres de censives. Elle était située dans le haut de Caubert. On distinguait le Haut Caubert ou Caubert sur les Monts, et le Bas Caubert dont une partie relevait de la prairie de Mareuil.
Le manoir seigneurial qui est encore visible de nos jours (ferme de M. Descamps en haut de la côte) date du XV° siècle. Construit en pierres calcaires, son style Renaissance se reconnaît, entre autres, à la forme des fenêtres à linteau droit et à croisée de pierre.
La liste des seigneurs de Caubert est moins complète que celle des seigneurs de Mareuil.
Extrait du livre: GENTILHOMMIERES EN PICARDIE PONTHIEU ET VIMEUX de Philippe SEYDOUX - Aux Edition de la Morande (page 16). |
Au XIII° siècle, en 1274, Bernard de Caubert était possesseur de la vicomté de Caubert.
Au XIVII siècle, en 1321, c'est Firmin de Caubert, homme-lige d'Abbeville.
Le 15 novembre 1354, Pierre de Caubert, écuyer, fit un accord avec les mayeur (maire) et échevins (conseillers) d'Abbeville. Il avait été condamné à rendre une partie, des droits qu'il avait reçus en trop par une sentence du bailli d'Amiens.
Au XV° siècle, le domaine passa dans la branche cadette de la Maison d'Abbeville. En, 1420, ce fut Pérotin d'Abbeville, dit d'Yvergny, écuyer. Son fils Philippe, d'Abbeville, dit d'Yvergny, écuyer, lui succéda en 1440. En 1490 Louis d'Abbeville, dit d'Yvergny, écuyer, fils du précédent, avait pour armoiries : d'argent à trois écussons de gueules. Il fut mayeur d'Abbeville en 1493.
Sa fille, Marguerite, lui succéda en 1520 après avoir épousé, en 1500, Jean de Manchy, seigneur de Sénarpont. En 1700, le seigneur de Caubert qui comptait alors 160 habitants, était Mademoiselle du Medan. Peu de temps avant la Révolution, en 1775, ce fut Pierre Lefebvre de Vàdicourt, écuyer. Il pouvait alors emprunter la toute nouvelle route royale qui venait d'être construite en 1773 (l'actuelle route de Rouen) et qui permettait de rejoindre Abbeville par la Portelette en passant par le faubourg des Planches. Auparavant, il fallait descendre la ruelle du cimetière pour rattraper l'actuelle rue Jacques Moignet.
d'après MAX MIOT
(1) journal: mesure de terre correspondant à la surface que l'on pouvait labourer en une journée.
(2) censive: redevance en argent (livres) au en nature (grains, volailles) due par le fermier censier au seigneur du domaine; en picard, ech,'cinsier, c'est le fermier.
(3) homme-lige: se disait d'un vassal lié envers son seigneur par une obligation absolue, plus étroite qu'envers tout autre seigneur.
(4) bailli: fonctionnaire chargé de représenter le roi dans une circonscription.
(5) gueules : rouge.